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TRESORS NATIONAUX DU JAPON
 
 La notion de "Trésors nationaux" du Japon "Kokuhou" fut fondée en 1884.

Le Japon créa un système hiérarchique à plusieurs niveaux qui classe et désigne différents éléments comme étant d'une importance culturelle ou historique, tel, des objets, des constructions et des sites.

 

Nandaimon Kongo Rikishi (Nio) de Nara

La plus haute statue en bois du Japon

Classée "Trésor national"

Les Nio sont deux divinités gardiennes des temples Bouddhiques installées de chaque côté de l'entrée principale.

Ce sont des forces capables de chasser les mauvais esprits.

 

Ceux considérés comme étant de la plus grande importance peuvent être désignés à plusieurs titres comme "Trésors nationaux". Les "Trésors nationaux" ne peuvent pas être exportés et ne sont prêtés pour des expositions à l'étranger qu’en de très rares occasions.

Quelques individus choisis et considérés par leur savoir faire, leurs aptitudes spécifiques ou leur technicité et qui de ce fait, sont considérés d’une importance exceptionnelle dans le maintien des traditions culturelles sont nommés "Trésors nationaux vivants".

 

Histoire


Le système a été créé en 1884, pendant la période Meiji, en conjonction avec les efforts pour créer un inventaire des "Traditions Nationales" et la rédaction d’un recueil national sur l'histoire du Japon, comparable à ceux possédés par les États Occidentaux modernes. Le premier objet désigné comme "Trésor national" fut la statue en bois de Bouddha du 7ème siècle, qui se trouve au Koryu-ji de Kyoto.

Jusqu'en 1932, les seuls bâtiments qui pouvaient être désignés "Trésors nationaux" étaient les temples Bouddhistes et les sanctuaires Shinto. Cela fut ensuite modifié, en ajoutant une nouvelle catégorie, qui permit aux châteaux japonais et à d'autres sites d'importance historique, d’y être intégrés.

 

Yamagoe Amida zu

Classée "Trésor national"

Peinture d'Amida (Bouddha) traversant les montagnes, au temple Zenrin-ji de Kyoto

 

De nombreux "Trésors nationaux" furent malheureusement endommagées ou détruits par les bombardements alliés, ou autrement, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Avant cela, il y avait 1.058 sites au Japon désignés comme "Trésors nationaux", incorporant 1.729 bâtiments.

En 1950, une nouvelle législation divisa les "Trésors nationaux" en deux catégories, les "Trésors nationaux", la plus importante et prestigieuse et une catégorie prestigieuse mais inférieure à celle des les "Trésors nationaux", celle des "Biens culturels importants".

 

 

LISTE NON EXHAUSTIVE DES TRESORS NATIONAUX JAPONAIS

 

Châteaux et Résidences

 

Château de Nijo

Classé "Trésor national"


Principalement le "Tenshu" : au Château d’Hikone.

Tous les bâtiments : au Château d’Himeji.

Le Palais Ninomaru : au Château de Nijo.

 

 

Documents historiques

 

Le livre "Shimazu" du clan Shimazu ke monjo

Classé "Trésor national"


Le Shimazu : Les documents du clan Shimazu ke monjo, stockés au Shiryohensanjo, Université de Tokyo.

 

 

Peintures et Calligraphie

 

Le triptyque (Sanpukutsui en japonais) "Mu Qi"

Classé "Trésor national"


 
Mu Qi : triptyque à l’encre, représentant des Kannon, grue, singes.

Fusuma : peintures par Kano Eitoku et Kano Tannyu.

Daitoku-ji Shinju-an : peintures, calligraphies, etc., y compris des œuvres de calligraphie par Daito Kokushi.

Eingakyo : rouleau illustré sur les Sutra, au Jobonrendaiji de Kyoto.

Minamoto no Yoritomo : Portrait de attribué à Fujiwara no Takanobu.

Paravents : représentant des prunier rouge et blanc, par Ogata Korin, au Musée des Arts d'Atami

Réprésentation en couleur du monde des êtres vivants : un ensemble de 32 rouleaux suspendus, par Ito Jakuchu.

Yamagoe Amida zu : peinture d'Amida (Bouddha) traversant les montagnes, Zenrin-ji, Kyoto.

 

 

Sculptures

 

Statues Hachibushu, les "Huit Legions"

Classées "Trésor national"


 
Statue d’Amida, ainsi que d'autres sculptures et des objets : au Byodo-in de Kyoto

Hachibushu "Huit Legions" : au Kofuku-ji de Nara

La statue de Bouddha de Kamakura Daibutsu : au Koto-in de Kamakura.

Sculpture Bouddhique du 7ème siècle de style coréen : premier objet à obtenir le titre de "Trésor national du Japon", au Koryu-ji de Kyoto.

Nandaimon Kongo Rikishi : la plus haute sculpture en bois autoportante du Japon, par Unkei, au Todai-ji de Nara.

 

 

Sanctuaires
 

Sanctuaire "Ujigami Shrine Haiden"

Classé "Trésor national"


Les Honden,Haiden, Heiden, Haraedono et le Marodo jinjaItsukushima : à Miyajima.

La salle principale du Izumo Taisha : à Shimane.

Le Haiden et le Honden du Kitano Tenmangu : à Kyoto.

Le Karamon au Nikko Toshogu : à Nikko.

Les Honden, salles principales Est et Ouest du Shimogamo : à Kyoto.

L'Ujigami Shrine Haiden : salle principale de culte du début de la période Kamakura, exemple de l'architecture Shinden-zukuri.

 

 

Les Sabres

Liste non exhaustive des plus célèbres sabres de Samouraï. La plupart de ceux qui sont énumérés ont appartenus à plusieurs propriétaires au cours de leur histoire et sont aujourd'hui classés comme "Trésors nationaux".

 

La lame de Minamoto no Yorimitsu, surnommée Dojigiri Yasutsuna

"Le monstre coupeur de Yasutsuna"

Classée "Trésor National"

Caractéristiques de la lame : Mei "Yasutsuna", Nagasade 80 cm,

Sori de 2.7 cm, Shinogi-zukuri, Iori-mune, profond Koshizori, Funbari, Ubu-nakago

 

Fukuoka Ichimonji Sukezane, elle est aujourd'hui classée comme "Trésor national": lame du 13ème siècle de la période Kamakura, forgée par le forgeron Sukezane. Autrefois, cette lame était détenue par le clan Tokugawa Kii, est la propriété du Musée national de Tokyo.

Akechi Mitsuhide : lame forgée par le forgeron Bishu Osafune ju Chikakage.

Ebina Kokaijidu, le sabre du clan Ashikaga : lame forgée par le forgeron Sanjo Kokaiji Munechika, dans la province de Yamashiro (Période Heian). Cette lame de 29.7cm de longueur a ensuite été détenue par le clan Toyotomi, puis récupérée par le Shogunat Tokugawa au château d'Osaka. elle fait aujourd'hui partie de la collection du Musée d'Art Tokugawa.

Ashikaga Yoshiteru, classée "Trésor national": lame forgée par le forgeron Osafune Nagamitsu. Cette lame surnommée le Daihannya (Grande Sagesse personnifiée, a changé de mains à plusieurs reprises, soit comme butin, soit en récompense. Ses propriétaires les plus connus furent Miyoshi Chokei, Miyoshi Yoshitsugu, Oda Nobunaga, Ieyasu Tokugawa, Okudaira Nobumasa, puis le clan Matsudaira.

Chiyoganemaru, classée "Trésor National" : lame japonaise remontée avec des accessoires Ryukyu, cette lame est associée à la famille royale du royaume de Ryukyu.

Go-Mizunoo, classée "Trésor National" : lame forgée par le forgeron Ryumon Nobuyoshi

Fudo Masamune, Tanto de la période Kamakura : cette lame fut donnée par Maeda Toshinaga à Tokugawa Ieyasu, qui, à son tour, le donna au clan Owari Tokugawa. elle fait maintenant partie de la collection du Musée d'Art Tokugawa.

Fukuoka Ichimonji Sukezane, classée "Trésor National" : un des 13 Uchigatana de la période Kamakura forgés par le forgeron Sukezane. Donné à Tokugawa Ieyasu par Kato Kiyomasa, il est aujourd'hui au Nikko Toshogu.

Hosokawa Yusai, classée "Trésor National" : lame forgée par le forgeron Bungo no Kuni Yukihira

Jiganemaru : cette lame est associée à la famille royale du royaume de Ryukyu. Selon le Kyuyo, il aurait été présenté au Roi "Sho Shin" par Nakasone Tuyumya de Miyakojima en 1522. Cette lame du 15éme siècle, non signé,e est agrémentée d'une Saya laquée noir du 17ème siècle qui est supposée avoir été fabriquée au Japon, le bois de la Tsuka, est enveloppé avec un galuchat et les Kozuka sont décorées avec des motifs représentant des nuages ​​de bon augure. Aujourd'hui, elle est détenue par le Musée d'histoire de la ville de Naha.

Une lame forgée par le forgeron Kunimune, classée "Trésor National" : cette lame est détenue par le Sanctuaire Terukuni de Kagoshima, cette lame fut donnée par Shimazu Tadashige en 1927, c'est le seul "Trésor national" détenu par la préfecture de Kagoshima.

Kuroda Josui Yoshitaka, classée "Trésor National" : lame forgée par le forgeron Hasebe Kunishige. Elle fut parmi les lames préférées d'Oda Nobunaga.

Kusunoki Masashige, classée "Trésor National" : lame forgée par Osafune Kagemitsu. Surnommée Koryu ("Petit dragon").

Lame favorite de l'Empereur Meiij, classée "Trésor National" : lame forgée par Ayanokoji Sadatoshi.

Minamoto no Yorimitsu, classée "Trésor National" : lame forgée par Hoki Yasutsuna Daido et surnommée Dojigiri Yasutsuna ("Le monstre coupeur de Yasutsuna").

Nobeoka Mitsutada : Une lame forgée par le forgeron Nobeoka, dans l'actuelle préfecture de Miyazaki. Elle a longtemps appartenue à la famille Naito de Nobeoka, elle a été volée en 1946 et reste inscrite aujourd'hui sur le Fichier National des objets perdus du FBI.

Okadagiri (Surnom), classée "Trésor National" : Une lame forgée par le forgeron Ichimonji Yoshifusa, elle a appartenu à Oda Nobunaga et utilisée par son fils Oda Nobuo pour combattre Okada Sukesaburo à la bataille de Nagakute.

Tokugawa Ieshige et de Ieharu : lame forgée par le forgeron Nobukuni. Cette lame est un O-tanto, un poignard long.

Tomokirimaru : cette lame a appartenue à l'homme qui a tué le père des frères Soga. Dans certaines versions de l'histoire, il aurait obtenu ce sabre en le volant à leur père.

Torigai Kunitoshi : lame forgée pendant la période Kamakura et perdue dans la bataille de Sekigahara. Elle fut ensuite récupérée par Tomita Nobutaka, qui la donna en 1601 en cadeau, à Tokugawa Ieyasu. Ieyasu donna ensuite cette lame au clan Owari Tokugawa, elle est aujourd'hui la propriété du Musée d'Art Tokugawa.

Ichigo Hitofuri : lame forgée pendant la période Kamakura par le forgeron Yoshimitsu. Cette lame du clan Toyotomi fut récupérée après la campagne d'Osaka par Tokugawa Ieyasu.

Nansen : lame forgée pendant la période Kamakura par le forgeron Ichimonji. Cette lame du clan Toyotomi fut récupérée après la campagne d'Osaka par Tokugawa Ieyasu.

Uesugi Kenshin : lame forgée par le forgeron Rai (Niji) Kunitoshi.

 

 

Les Temples

 

La pagode de pierre du Hannya-ji de Nara du 13 siècle

Classée "Trésor National"


 
Kofuku-ji : avec la pagode et le Kondo oriental

Engaku-ji : avec le Shariden

To-ji : avec la pagode

Le Byodo-in de Kyoto : d'architecture de type Shinden-zukuri - 1053. Avec le Daitoku-ji et le Daisen-in Hojo (Le quartier du moine en chef), le plus ancien Hojo du Japon - 1513

Le Engaku-ji de Kamakura : avec le Shariden est au Japon, le plus ancien exemple de construction à plusieurs étages, architecture de style chinois du type d’Irimoya

Le Gango-ji de Nara : avec le Zen-do

Le Ginkaku-ji de Kyoto : avec le Pavillon d'argent (1489) et le Togudo (1486)

Hannya-ji de Nara : avec la pagode de pierre (13 siècle)

Horyu-ji de Nara

Kiyomizu-dera de Kyoto : avec le Hall principal

Myotsu-ji : avec le Hondo et la pagode à trois étages

Kofuku-ji de Nara : avec la pagode à trois étages, la pagode à cinq étages (La deuxième plus haute pagode du Japon, la "Salle d’or de l’est", la "Salle octogonale du nord"

Le Sanjusangendo : avec le Hall principal

Le Todai-ji de Nara : avec le Clocher, le Daibutsuden (Le plus grand bâtiment en bois du monde, le Hall des Fondateurs, la porte de Nandaimon, le Nigatsu-do, le Sangatsu-do, le Shosoin (La maison, Trésors Imperial),  la Maison des Sutra, la porte de Tegaimon

Tofuku-ji de Kyoto : avec la porte principale

To-ji de Kyoto : avec la pagode en bois, la plus haute du Japon

 

 

Les cloches des Temples

 

La "Kanzeon-ji", cloche du temple de Dazaifu

Classée "Trésor National"

 

Le "Byodo-in" de Kyoto : la cloche du temple, l'une des trois plus grandes cloches du Japon

Le "Engaku-ji" de Kamakura : la cloche du temple

Le "Kanzeon-ji" de Dazaifu : la cloche du temple, l'une des plus anciennes du pays

Le "Kencho-ji" de Kamakura : la cloche du temple, coulée en 1255


 

Textiles et vêtements

La Couronne des Rois de la "Dynastie Ryukyu"

Classée "Trésor National"

 

De nombreux masques No et robes, tenues par diverses institutions.

La Couronne des Rois de la Dynastie Ryukyu, détenue par le Muséum d'histoire de la ville Naha

 

 

TRESORS NATIONAUX VIVANTS DU JAPON - "NINGEN KOHUHO"

 

Patrimoine artisanal dans l'historique du Japon

Le Japon, à l'instar d'autres pays, a développé un riche artisanat. Une attention particulière attachée à la matière, même simple, comme le bois ou la glaise et l'affinement progressif des techniques de transformation ont permis la création d'outils et d'objets d'une grande diversité. Le bois a permis de créer une menuiserie très fine et des ustensiles ménagers. La résine végétale a produit des laques et les fibres du bois, du papier servant autant à l'écriture qu'à la fabrication de cloison mobiles dans les maisons. Des minéraux (Grès, argile) ont donné une grande variétés de céramiques, et des métaux naquirent le prestigieux métier de forgeron de sabres et des objets produits de la fonte.

Ainsi s'est conservé et affiné à travers le temps un savoir-faire artisanal qui a atteint un très haut degré de maîtrise dans les domaines de la céramique, des laques, des Arts de la forge, du bambou, du tissage ou encore du décor sur ivoire.

Dans le domaine des laques, les décors d'incrustation d'or (Chonkin) ou de laques polychromes (Kinna) sont également réputés. Pour les Arts de la forge, les techniques de confection des sabres, qui se sont transmises depuis l'époque Heian, produisent des armes d'un tranchant, d'une solidité et d'une finesse inégalés. Pour les tissus, le Japon développe un savoir-faire remarquable dans le tissage de la soie, l'impression au pochoir ou la création des brocarts. Cet artisanat a survécu en raison de son excellence et de la protection que les cours des Empereurs, des Daimyo et des Shogun, lui ont accordée.

Au cours du 18ème siècle, ils adoptèrent une religion, le "Shingaku", qui associait le travail et la vertu de la réussite économique et sociale. Cette évolution du sentiment du temps et du travail préfigurait le capitalisme, qui se développa au 19ème siècle. L'institution particulière des "Trésors nationaux vivants" renvoie ainsi à une dimension centrale de la culture japonaise : le Japon est "Moderne sans être occidental", par la vertu des relations souples qui unissent développement et héritage, présent et passé. Modernité et tradition se complètent au lieu de s'opposer, comme en Occident, qui trop superficielle ne peut le concevoir.

 

Ishida Baigan (1685-1744)

Fondateur à l'origine du mouvement moral d'éducation appelé "Shingakue ("L'éducation du cœur")

Il a créé sa propre classe, enseigne que le but véritable et réalisable est le dépassement de l'égocentrisme par l'appropriation délibérée des vertus confucéennes. Deux de ses œuvres ont survécu, le Toimondo et le Seikaron.

 

Sauvegarde de biens culturels immatériels majeurs du Japon

Quand, à l'ère Meiji (Fin du 19éme siècle), le Japon s'ouvrit massivement aux techniques occidentales, des mesures furent prises pour soutenir les artisans et des expositions commencèrent à être organisées.

Depuis le début du 20ème siècle, les autorités japonaises ont lancé un nombre important de mesures règlementaires pour préserver le patrimoine culturel du Japon, qu’il s’agisse d’objets physiques, de biens culturel, historiques, ou artistiques. On compte également au sein de ce patrimoine, des techniques et des savoir-faires accumulés pendant toute l’histoire du Japon.

Alors que dans les années 30, émergeait le mouvement nationaliste Japonais, la guerre et la pénurie des matériaux n'empêchèrent pas les autorités de protéger ces artisans, en qui, ils voyaient l'un des symboles très important de la culture Nippone, qu'ils exaltaient.

Après la guerre, un statut particulier distingua ceux des artisans qui possédaient un grand savoir-faire : en 1955 fut créé le titre de "Trésors culturel vivant". Dans un Japon sinistré, dont le patrimoine culturel connaissait une situation de désolation, se mit en place une législation pour la protection du patrimoine.

 

Bando Tamasaburo

Onnagata au Théatre de Kabuki

"Trésor national vivant" depuis 2012

 

Au moment même où le Japon se lançait dans la reconstruction de son appareil industriel et dans la modernisation de ses institutions politiques, il prenait des mesures adaptées à la préservation de son héritage, signe d'une ouverture à l'avenir qui ne passait pas par un renoncement au passé, mais au contraire par sa sauvegarde. Depuis lors, quatre-vingt-dix-neuf artisans représentant les "Arts décoratifs" furent élevés au rang de détenteurs de "Bien culturels importants". Ils perçoivent une pension, à charge pour eux de perfectionner et transmettre le savoir qu'ils incarnent.

Consacrés aujourd'hui au titre de la tradition qu'ils représentent, les artisans pourraient l'être également pour le role qu'ils jouèrent dans la modernisation du Japon. Ils n'ont cessé de perfectionner leur technique, produisant des objets d'art que leurs compatriotes admiraient tant que ces Maîtres devinrent des modèles.

En 1950, l’ampleur de l’action gouvernementale pour sauvegarder des biens culturels majeurs fut étendue au patrimoine immatériel. Depuis 1955, les individus participant de manière significative à la préservation d’une méthode ou savoir-faire artisanal ancestral spécifique reçoivent le titre un titre attribué par le gouvernement japonais de "Gardiens d’un savoir-faire immatériel majeur" ou "Juyo mukei bunkazai hojisha. Ce titre est assorti d'une bourse pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de yen.

 

Trésor national vivant - "Ningen kokuho"

Les individus recevant ce titre honorifique sont également couramment désignés comme "Trésor national vivant" ou  "Ningen kokuho". De 1955 à nos jours, seuls 34 Maîtres-artisans ou Artistes ont eu l’honneur de recevoir ce prestigieux titre. Ces personnes sont considérées comme des références culturelles et artistiques au sein de la communauté artistique mondiale. Le savoir-faire qu’ils possèdent est soigneusement protégé et documenté afin d’assurer la transmission aux générations suivantes.

Ce titre recherché implique la reconnaissance du patrimoine immatériel, la prise en compte d’un art qui ne s’apprendra jamais dans les écoles, et encore moins dans les livres, mais seulement transmis d’homme à homme. C’est le cas des Arts de la scène et de la musique, mais aussi et surtout, de la création des céramiques, des laques, des objets en bois et en bambou, reconnus au Japon comme des "Arts majeur"s au même titre que la sculpture et la peinture. Un "Trésor  National Vivant" est le "Détenteur de biens culturels intangible", "Garde de trésors sans forme".

 

Akitsugu Amata (Né en 1927)

Maitre forgeron

"Trésor national vivant" depuis 1997

Akitsugu Amata , est un Maître forgeron qui vécut dans la préfecture de Niigata. En 1997, Akitsugu Amata fut reconnu comme "Bien culturel immatériel national important" et obtint le titre de "Trésor National Vivant". Il est fasciné par les lames fines faites pendant la période Kamakura et passe sa vie à essayer de reproduire l'acier antique pour créer des lames d'exception. Il visita les ruines d'anciens moulins où il a extrait le sable ferrugineux et fit plusieurs expériences avec des hauts fourneaux doubles pour créer l'acier. Il continue à faire des efforts persistants pour créer se lame idéale.

 

Cette institution remonte aux années 1950, époque de l’occupation américaine sous la houlette du général Mac Arthur. Après l’incendie du temple Horyuji, qui provoqua la destruction de nombreux chefs d’oeuvre, c’était une façon éclatante de proclamer que l’esprit ne meurt jamais. Il s’agissait également de préserver des Arts et techniques traditionnels, menacés par les bouleversements sociaux de l’après-guerre et l’irruption des technologies modernes. 

Il existe à ce jour 112 "Trésors nationaux vivants". En général, ce sont de vieux messieurs et aussi quelques vieilles dames, reconnus comme des Maîtres dans un Art qu’ils pratiquent, et ont enrichi durant toute leur vie et qui sont incités à enseigner à de jeunes artistes et artisans. S’il s’agit en général d’oeuvres enracinées dans un riche passé, celles-ci doivent également témoigner d’originalité et constituer un renouveau de la tradition.

 

LISTE NON EXHAUSTIVE DES TRESORS NATIONAUX VIVANTS DU JAPON

 

Nom de l'artiste ou de l'artisan

Année de la distinction

Domaine

Bando Tamasaburo (né en 1950)

2012

Kabuki - Onnagata - Théatre

Hozan Yamamoto (né en 1937)

2002

Shakuhachi - Flute

Fumiko Yonekawa (né en 1926)

2008

Koto - Musique

Tomoji Tsuruzawa (né en 1913)

1998

Shamisen - Musique

Toshinami Hanayagi (née en 1924)

2004

Kabuki mai - Danse

Mitsufumi Shimabukuro (né en 1920)

2003

Kumi odori - Danse, Taiko - Musique

Ichihiro Miyako (né en 1879)

1956

Icchubushi - Chant

Gassan Sadatoshi (né en 1946)   Forge de sabres.

Kyokusui Yamazaki (né en 1906)

1995

Biwa - Musique

 

Nom de l'artiste ou de l'artisan

Année de la distinction

Domaine

Akaji Yusai (1906-1984)

1974

Laques sans décor.

Akiyaoia lssei (1901-1988)

1987

Incrustations sur bois.

Arakawa Toyozo (1894-1985)

1955

Céramique Shino et Seto "Noir".

Chiba Ayano, Mme (1890-1980)

1955

Teinture à l’indigo "Ai".

Fujimoto Yoshimicbi (1919-1992)

1986

Céramique. Décor émaillé.

Fujiwara Kei (1899-1983)

1970

Céramique de Bizen.

Fukami Jusuke (1885-1974)

1956

Galons tressés "Karagmni".

Gassan Sadaichi (né en 1907)

1971

Forge de sabres.

Hamada Shoji (1894-1978)

1955

Céramique. Poteries populaires

Hata Tokio (né en 1911)

1988

Teinture Yuzen.

Himi Kodo (1906-1975)

1970

Bois sculpté.

Hirata Goyo (1903-1981)

1955

Poupées costumées.

Hri Ryjo, Mme (1897-1984)

1955

Poupées costumées

lizuka Shokansai (né en 1919)

1982

Arts du bambou.

Imaizumi Imaemon (né en 1926)

1989

Céramique. Décor émaillé.

Inagaki Toshijiro (1902-1963)

1962

Impressions au pochoir.

Ishiguro Munemaro (1893-1968)

1955

Céramique. Couvertes au fer

Ishihashi Toshiko (née en 1907)

1989

Poupées en pâte de bois

Isoi Joshin (1883-1964)

1956

Laques polychromes.

Isoi Masasmi (né en 1926)

1985

Laques polychromes.

Jonokuchi Mie (née en 1917)

1955

Pochoirs pour textiles.

Kagoshima Juzo (1898-1982)

1961

Figurines en papier mâché.

Kakutani Ikkei (né en 1904)

1978

Chaudrons pour le Chanoyu.

Kamakura Yoshitaro (1898-1983)

1973

Impressions au pochoir.

 

Nom de l'artiste ou de l'artisan

Année de la distinction

Domaine

Kanamori Ei’ichi (né en 1908)

1989

Gravure sur métal "Chokin".

Kaneshige Toyo (1896-1967)

1956

Céramique de Bizen.

Kashima Ikitoku (né en 1898);

1979

Gravure sur métal "Chokin".

Kato Hajime (1900-1968)

1961

Céramique. Décor émaillé.

Katori Masahiko (1899-1988)

1977

Cloches de temple

Kawagita Ryozo (né en 1934)

1994

Bois sculpté.

Kimura Uzan (1891-1977)

1955

Teinture Yuzen

Kinjo Jiro (né en 1912)

1985

Poterie des Ryu-kyu.

Kitagawa Heiro (1898-1988)

1956

Gaze de soie.

Koda Eisuke (1902-1970)

1956

Tissage.

Kodama Hiroshi (1909-1992)

1955

Pochoirs pour textiles.

Koga Fumi (née en 1927)

1994

Brocart de Saga.

Komiya Kosuke (1882-1961),

1955

Textiles Edo-komon.

Komiya Yasutaka (né en 1925)

1978

Textiles Edo-komon.

Kondo Yuzo (1902-1985)

1977

Céramique Sometsuke.

Kuroda Tatsuaki (1904-1982)

1970

Bois sculpté.

Mae Taiho (1890-1977)

1955

Laques incrustée d’or "Chinkin"

Masuda Mitsno (né en 1909)

1991

Gravure sur métal "Chokin".

Masumura Mashiki (né en 1910)

1978

Laque sans décor.

Matsubara Sadakichi (1893-1955)

1955

Textile Chugata.

Matsuda Gonroku (1896-1986)

1955

Laques Maki-e.

Matsui Kosei (né en 1927)

1993

Céramique. Argile marbrée "Neriage".

Miwa Kyusetsu (né en 1910)

1983

Céramique de Hagi.

Miwa Kyuwa (1895-1981)

1970

Céramique de Hagi.

Miyairi Yukihira (1913-1977)

1963

Forge de sabres.

 

Nom de l'artiste ou de l'artisan

Année de la distinction

Domaine

Moriguchi Kako (né en 1909)

1967

Teinture Yuzen.

Munehiro Rikizo (1914-1989)

1982

Tissage Ikat.

Nagano Tetsushi (1900-1977)

1963

Chaudrons pour le Chanoyu.

 Naito Shiro (1907-1988)

1978

Gravure sur métal "Chokin"

Nakadai Zuishin (né en 1912)

1984

Bois sculpté.

Nakajima Hidekichi (1883-1968)

1955

Pochoirs pour textiles.

Nakamura Katsuma (1894-1982)

1955

Teinture Yuzen.

Sumitayu Takemoto (né en 1924)

1989

Bunraku - Tayu

Toshihira Osumi (né en 1932)

1997

Forge de sabres.

Akitsugu Amata (né en 1927)

1997

Forge de sabres.

 

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